En septembre 1918, à Budapest, le Ve Congrès international de psychanalyse est notamment consacré aux névroses de guerre. Parmi les intervenants, Sandor Ferenczi et Karl Abraham, qui, ayant servi depuis le début de la guerre en tant que médecins, ont pu faire d'étonnantes observations. Et ce qu'ils disent des traumatismes psychiques est suffisamment important pour que Freud, qui signe l'introduction aux Actes de ce colloque, ait éprouvé le besoin d'en reparler longuement deux ans plus tard, en 1920, dans Au-delà du principe de plaisir... Gageons que ce livre intéressera les historiens travaillant sur la guerre et les sorties de guerre, mais aussi les psychiatres, psychanalystes, psychologues, travailleurs sociaux et humanitaires qui accueillent, écoutent, aident et soignent aujourd'hui les militaires et les civils confrontés aux nouvelles formes de violences de guerre. Sandor Ferenczi (1873-1933), psychiatre et psychanalyste hongrois, fut, selon Élisabeth Roudinesco et Michel Plon, « non seulement le disciple préféré de Freud, mais aussi le clinicien le plus doué de l’histoire du freudisme ». Melanie Klein et Michael Balint ont été analysés par lui. Toute son oeuvre est publiée aux Editions Payot. Karl Abraham (1877-1925), psychiatre et psychanalyste allemand, fut l'un des pionniers de la psychanalyse. Ancien assistant d'Eugen Bleuler (l'inventeur des termes "schizophrénie" et "autisme"), il fonda en 1910 la Société psychanalytique de Berlin, qu'il dirigea jusqu'à sa mort, et présida également l'Association internationale de psychanalyse (IPA). Melanie Klein fut son élève et il forma notamment Helene Deutsch, Edward Glover et Karen Horney.
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